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Sauvegarde : le busard cendré, une espèce menacée

Sport et Loisirs​. En péril depuis des années, ce petit rapace concentre toute l’attention du Parc du marais poitevin, de la LPO et de groupes ornithologiques locaux.

Sauvegarde : le busard cendré, une espèce menacée
Un couple de busards cendrés
[caption id="attachment_5537" align="alignnone" width="630"] Un couple de busards cendrés[/caption] En péril depuis des années, ce petit rapace concentre toute l’attention du Parc du marais poitevin, de la LPO et de groupes ornithologiques locaux. Malheureusement, 2017 n’est pas un bon cru pour la sauvegarde du busard cendré. Ce petit rapace, dont le mâle n’excède pas 350 g et la femelle 270 g, migre dans nos contrées tous les ans en avril en provenance d’Afrique (sud Sahara). C’est pour se reproduire qu’ils remontent en Europe. Mais voilà, cette année, plusieurs facteurs se sont associés pour mettre des bâtons dans les roues de la reproduction du busard cendré. Tout d’abord les campagnols des champs, leurs mets de choix, sont peu nombreux. Y sont associées des conditions météorologiques peu favorables. Les jeunes n’ont pas pu prendre leur envol Le busard cendré est arrivé en retard d’une dizaine de jours. Puis la sécheresse a avancé de quinze jours les moissons. Un énorme problème pour ce rapace qui niche au sol dans les plaines céréalières. Ces quinze jours d’avance signifient deux semaines de moins de maturité pour les jeunes qui n’ont pas pu prendre leur envol avant l’arrivée des moissonneuses-batteuses. À cette sécheresse s’est ajoutée une semaine de pluie avec une baisse drastique des températures qui aura eu raison des plus jeunes qui venaient d’éclore. La Ligue de protection des oiseaux (LPO), le parc régional du Marais poitevin et les associations ornithologiques des Deux-Sèvres, de Charente-Maritime et de Vendée se sont associés pour encadrer au mieux cette reproduction nécessaire à la survie de l’espèce. La population mondiale représente entre 15 000 et 20 000 couples, la France pouvant accueillir jusqu’à 20 % de ces derniers, avec une préférence pour l’Ouest et plus particulièrement le Poitou-Charentes et la Vendée. Une aide de 20 000 euros en provenance de l’État et le mécénat d’une entreprise rochelaise permettent de coordonner cette protection localement. Campagne de sensibilisation Car la sauvegarde de ces petits rapaces, n’est pas une mince affaire en raison de leur façon même de nicher. Ils ont tout d’abord des prédateurs naturels comme les renards, les fouines et les corvidés pour les œufs ; les milans noirs et les goélands sont, eux, friands des petits. Il est aussi nécessaire de sensibiliser les exploitants agricoles puisque les busards cendrés nichent dans leurs champs. Ils sont 1 300 dans le marais poitevin. Tous les ans depuis 1999, des campagnes de sensibilisations sont menées auprès d’eux pour mettre en place des systèmes de protection autour des nids (lire ci-dessous). Un travail de fourmi très méticuleux que les passionnés des associations partenaires aiment à mettre en œuvre. [caption id="attachment_5538" align="alignnone" width="630"] Ce jeune busard cendré de 3 semaines et demi attend dans un nid protégé[/caption] Des nids qu'il faut protéger Le busard cendré, utile car prédateur des campagnols des champs, niche à même le sol dans les champs de céréales à partir de mi-avril. Les parades amoureuses des individus ainsi que les cantonnements permettent de déceler leurs lieux de nidification. Des visites sont ensuite opérées par les observateurs. Si des nids sont présents sur des parcelles agricoles, un contact est pris avec l’exploitant afin de lui proposer d’installer un système de protection autour du nid. Il faut savoir qu’il peut y avoir 4 à 5 nids par parcelle et que cette année 100 à 130 nids ont été identifiés sur tout le Marais poitevin et dans la plaine de bordure de marais. La protection in situ consiste en la conservation d’un carré de céréales d’1,50m x 1,50 m avec pose d’un grillage et repère pour que l’agriculteur identifie le lieu de nidification. Les jeunes peuvent aussi être prélevés avec la réalisation d’un nid artificiel au moment de la moisson. Pour finir le nid peut être totalement déplacé avant la moisson. L’avantage est que le busard cendré supporte l’intervention humaine, les parents continuant à s’occuper des petits même après déplacement de la nichée. Mais tous les acteurs veillent à ne pas trop habituer ces derniers à la présence de l’homme.

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