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Surgères. Émeline Crochet, l'entrepreneuse qui réalise des toiles comme les peintres d'autrefois

Surgères et alentours. À la tête de l'entreprise Les Toiles Blanches, la créatrice Émeline Crochet fabrique à Surgères des supports destinés aux artistes peintres à partir de matériaux recyclés selon des techniques anciennes.

Surgères. Émeline Crochet, l'entrepreneuse qui réalise des toiles comme les peintres d'autrefois
Émeline Crochet utilise du bois contreplaqué ou du bois massif pour concevoir ses châssis - © Simon Moreau

La création est une notion omniprésente dans la vie d'Émeline Crochet. Artiste peintre depuis 25 ans, cette Bourguignonne d'origine, installée en Charente-Maritime depuis 18 ans, est aussi connue pour ses talents de graphiste et d'illustratrice, deux activités qu'elle exerce au sein de la coopérative d'entrepreneurs Coapi, à La Rochelle.

Sensibilisée à la cause écologique, son appétence pour l'économie circulaire l'a amené à s'intéresser aux activités de l'atelier CyclaB où elle a noué des liens avec certains membres, sans se douter qu'elle serait amenée à y prendre elle aussi ses quartiers.

Une démarche verteuse

En 2024, à l'occasion d'une simple visite, Émeline Crochet comprend que les importants stocks de bois et de tissus présents pourraient être utilisés pour fabriquer des châssis et toiles pour les artistes plus respectueux de l'environnement.

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"La plupart du matériel que l'on trouve ne le sont pas, assure-t-elle. Les structures en bois sont réalisées avec du pin européen que l'on envoie en Chine pour le découper. Quant aux tissus, ils sont en polyester et tendus avec du gesso acrylique qui contient notamment du pétrole".

Une technique ancestrale

Même si elle savait que des alternatives existent, l'entrepreneuse ne s'imaginait pas pouvoir répondre elle-même à la problématique. "Mais au détour d'une conversation, j'ai compris qu'il était possible d'en fabriquer ici, à CyclaB."

Framboize, une toile fabriquée et peinte par l'entrepreneuseFramboize, une toile fabriquée et peinte par l'entrepreneuse - © Émeline Crochet

La technique employée par Émeline Crochet n'a rien de novatrice, bien au contraire, puisqu'elle s'inspire des méthodes employées par les peintres d'autrefois. "Lorsque les apprentis entraient chez un maître, fabriquer les toiles était la première chose qu'ils devaient apprendre. Quand ils avaient suffisamment d'entraînement, ils passaient aux toiles de maîtres", explique-t-elle.

"Cela revient à faire la même chose que ce que faisait de Vinci"

Pour concevoir ses supports, l'artiste utilise du bois contreplaqué, ainsi que du bois massif lorsqu'il y en a à disposition. Le tissu des toiles provient quant à lui de vieux draps "que je trouve en chinant". La toile, une fois traitée avec des ingrédients naturels, est fixée avec de la colle de peau de lapin (fabriquée en France à partir de collagène de lapin).

Un procédé employé par les peintres de la Renaissance, qui s'était perdu depuis l'ère industrielle et avec lequel Émeline Crochet se réjouit d'avoir renoué. "Cela n'a pas de prix de peindre une toile que l'on a soi-même fabriquée. Cela revient à faire la même chose que ce que faisait de Vinci."

Des toiles artisanales plus agréables et durables

Autre satisfaction : la sensation n'est plus la même pour les peintres. "Avec le gesso acrylique, il n'y a pas cette impression de toucher du tissu. Là, on la retrouve", affirme la créatrice, qui estime aussi que les matériaux de ces toiles artisanales sont plus durables dans le temps que les industrielles. "Les bonnes coûtent très cher, et certaines vont tout de même bien vieillir mais elles ne sont pas aussi respectueuses de l'environnement."

Émeline CrochetÉmeline Crochet - © Simon Moreau

Convaincue du potentiel de son activité, Émeline Crochet a lancé son entreprise, Les Toiles Blanches, dans le but de concevoir des châssis et toiles pour d'autres artistes. Pour cela, l'entrepreneuse a dû se former, au sein des ateliers CyclaB, au maniement de certaines machines. "Il faut avoir un minimum de notions en menuiserie", assure-t-elle. Après plusieurs mois de rodage pour élaborer ses différents modèles, dont certains sont réalisés sur mesure, la créatrice parvient désormais à fabriquer ses pièces en quelques heures.

Lauréate du trophée CyclaB

"Pour tendre la toile, il faut avoir le coup de main. Le séchage est également important. Il peut se faire en une heure lorsqu'il y a du soleil mais sinon, il faut une source de chaleur à proximité." En à peine plus d'un an existence, Les Toiles Blanches est devenue la principale activité professionnelle d'Émeline Crochet, lauréate du trophée CyclaB dans la catégorie "Upcycling" en octobre dernier.

"C'est une reconnaissance hyper importante, je ne pensais pas l'avoir", assure l'entrepreneuse qui espère voir son activité grandir encore. "Je commence à avoir des commandes, mais il faut encore que je me fasse connaître auprès des personnes qui peignent régulièrement." Elle sera présente, à cet effet, lors du marché de Noël du laboratoire d'économie circulaire, vendredi 28 novembre.

Instagram : lestoiles.blanches

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