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Archéologie : la belle endormie réapparaît 600 ans plus tard

Sport et Loisirs​. Les vestiges d’une maison bourgeoise ont été mis au jour, en plein centre-ville de La Rochelle. Un chantier empreint d’histoire.

Archéologie : la belle endormie réapparaît 600 ans plus tard
Les vestiges d’un logis médiéval bourgeois ont été mis au jour.
[caption id="attachment_5336" align="alignnone" width="630"] Les vestiges d’un logis médiéval bourgeois ont été mis au jour.[/caption] Les vestiges d’une maison bourgeoise ont été mis au jour, en plein centre-ville de La Rochelle. Un chantier empreint d’histoire. En descendant la rue des Augustins, difficile d’imaginer, que derrière les murs épais de l’ancienne cour Saint-Michel, se dénoue peut-être une partie de l’histoire de la Belle et Rebelle. De cour, il ne reste plus aujourd’hui qu’un vaste chantier de fouilles archéologiques prescrit par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). Un diagnostic réalisé par le service d’archéologie départementale, au préalable d’un aménagement immobilier, avait confirmé le riche passé de cette cour située dans cette zone urbaine. La Drac avait alors décidé de pousser plus en avant les investigations à l’aide de fouilles préventives. Débutées le 24 avril, elles prendront fin le 9 juin prochain. 600 ans d’histoire Durant tout ce laps de temps, un véritable travail de fourmi aura été effectué par une petite dizaine d’archéologues. Chaque millimètre des 350 m² de l’ancienne cour est passé au crible. Car pas question pour les spécialistes présents sur le site de manquer l’immanquable. Pour cela une noria de brouettes chargées de terre et de sédiments déambule sur 600 ans d’histoire. Seule certitude pour les archéologues, leurs fouilles ont révélé la présence d’un logis médiéval bourgeois qui s’est métamorphosé au fil des siècles. De strates en strates, avant que le chantier ne soit définitivement rebouché, les chercheurs dépoussièrent consciencieusement et remontent le temps afin de comprendre. D’abord, comprendre l’histoire de cette bâtisse, « en dessous, il y avait des caves voûtées », une trace du XVe, explique, Bastien Gissinger, responsable d’opérations du Service d’archéologie départementale. « Décrypter le niveau social des habitants » Ensuite vers le XVIIe siècle, la maison se serait embrasée : « Nous avons retrouvé des fragments de charbon qui pourraient provenir de la charpente suite à un incendie », poursuit Bastien Gissinger. Et puis il y a les latrines et les poubelles chargées d’histoire. « Nous pouvons ainsi y décrypter le niveau social des habitants de la maison. Les sédiments nous donnent des indications sur la façon dont ils se nourrissaient », précise Bastien Gissinger au sujet de cette partie des fouilles peu gratifiante, mais ô combien riches en enseignement. Il faudra encore de nombreux mois aux spécialistes pour coucher sur le papier leurs découvertes. [caption id="attachment_5337" align="alignnone" width="630"] Les fouilles archéologiques, des procédures particulièrement encadrées.[/caption] Le casse-tête des lotisseurs Que ce soit au nord ou au sud, la Charente-Maritime regorge de vestiges archéologiques. Richesse patrimoniale d’un côté. Véritable casse-tête de l’autre pour les lotisseurs. Les résultats d’un premier diagnostic consistant à explorer le terrain sur 10 % de sa surface, peuvent encourager la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) à pousser plus en avant les recherches. Il sera alors question de fouilles préventives et non plus de diagnostic. Des opérations à la charge du lotisseur, et qui bien souvent allongent les délais de construction prévus par ce dernier. Stéphane Martel à la tête de GPM Immobilier, lance une dizaine de projets par an dans le département. 30 % d’entre eux sont concernés par des fouilles archéologiques. Ce qui peut logiquement s’expliquer selon lui, « le foncier devient rare. Depuis le Grenelle de l’environnement, il faut densifier les bourgs. En plus bien souvent les plans locaux d’urbanisme (PLU) interdisent l’étalement urbain. Donc forcément nous nous rapprochons des églises et là bien souvent les archéologues trouvent des vestiges ». Certaines fois la situation s’enlise. « A Esnandes, le coût des fouilles était de 215 000 euros. Nous n’arrivions pas à équilibrer le budget. Nous avons décidé d’arrêter ».

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