Les élus de l’agglo ont voté, non sans mal, le lancement de la mutualisation des services. Un premier pas qui a soulevé de nombreuses craintes pour les petites communes.
Après un premier débat au conseil municipal de Rochefort qui avait déjà fait grincer des dents l’opposition socialiste, le schéma de mutualisation s’est invité à nouveau à l’agglomération. Réunis en conseil communautaire le 24 septembre, les élus ont dû s’exprimer sur le même point qu’à Rochefort, à savoir la mise en commun de la direction générale des services (DGS) et de la communication entre la ville et la CARO.
Un premier pas, selon le président Hervé Blanché, qui doit présenter son schéma avant fin décembre, date qui ne pourra pas être respectée a-t-il annoncé. Néanmoins, le président a assuré son conseil que la démarche se ferait dans la concertation, et que la nouvelle directrice générale des services commune avait été missionnée pour construire ce schéma. « On va faire de la concertation, contacter les élus et les techniciens, mettre tout à plat, savoir quels seraient les besoins des uns et des autres et voir de quelle manière on peut créer tel ou tel service », explique-t-il. En effet, le schéma de mutualisation prévoit que la mise en commun des services de l’agglomération se fera « à la carte », les communes souscrivant, et donc contribuant, uniquement à ce dont elles ont besoin.
Mais d’un « premier pas » dans ce schéma, la délibération s’est transformée en débat, les petites communes ayant avancé leurs craintes d’une mutualisation forcée. En effet, certains maires se sont interrogés sur le degré de concertation que proposera l’agglomération. « Nous faire voter déjà sur le DGS commun et la communication commune, c’est mettre la charrue avant les bœufs », a regretté Michèle Bazin, maire de Saint-Agnant. Pour elle, il aurait fallu discuter avant ce premier pas pour mutualiser des services réellement attendus par les petites communes, notamment « le prêt de matériel ». Même inquiétude du côté de Cabariot, où le maire Claude Champagne s’est interrogé sur un éventuel refus de la part des communes. « Si une commune refuse, elle n’accédera pas au service commun et ne contribuera pas, c’est tout », a répondu Hervé Blanché.
En réalité, le débat a légèrement soulevé la crainte de voir les communes progressivement gommées au profit des intercommunalités. Certains élus craignent en effet que la mutualisation ne soit qu’un point de départ à la disparition des communes, englouties dans les communautés de communes ou d’agglomération. « Si un jour les communes doivent disparaître, c’est le législateur qui prendra cette initiative, pas nous, a rassuré le président. Nous, on doit répondre à la loi pour entraîner un schéma de mutualisation. Après, ça ne veut pas dire la disparition des communes. Ça veut dire gouvernance différente et missions remplies différemment ». La délibération a finalement été adoptée avec 7 voix contre et 9 abstentions, sur une soixantaine de conseillers. Un premier symptôme du débat difficile qui s’annonce dans les prochains mois.
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