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Charente-Maritime. Explosion de l'immeuble de Puilboreau, le prévenu nie les faits

Faits divers. Rodrigue a-t-il tenté de se suicider en ouvrant le gaz de son ancien appartement, le 8 mai 2024 ? Telle était la question qui a occupé les débats du tribunal judiciaire de La Rochelle (Charente-Maritime) le 14 mai dernier.

Charente-Maritime. Explosion de l'immeuble de Puilboreau, le prévenu nie les faits
L'explosion a eu lieu le 8 mai 2024 - - © Archives L'Hebdo 17

C'est assis dans un fauteuil roulant que le prévenu est venu à la barre. La nuit des faits, vers 4h30, le quinquagénaire s'est retrouvé pendu dans le vide. Seule une de ses jambes coincée sous des tonnes de béton, et amputée par la suite sur place par le Samu, le retenait. Les 31 appartements du bailleur social Domofrance ont été entièrement soufflés.

"Coincée une heure entre deux murs de béton"

Par chance, aucune autre victime grave n'est à déplorer dans ce que certains ont décrit comme une scène de guerre, ou celle d'un avion qui se serait écrasé sur l'immeuble. Lors de l'explosion, les trois étages se sont écrasés les uns sur les autres. " Ma cliente, qui était au troisième, est restée coincée une heure entre deux murs de béton. Les pompiers ont dû percer un tunnel pour parvenir jusqu'à elle. Ensuite, ils l'ont descendu en rappel par la cage d'ascenseur dont la cabine avait littéralement été soufflée ", rapporte un des avocats des parties civiles. La thèse de la fuite de gaz n'a jamais fait l'ombre d'un doute.

"J'en avais marre de la vie"

Selon les relevés du fournisseur de gaz, la consommation de l'appartement du prévenu était de 16 m3 sur la journée du 7 au 8 mai contre seulement quelques litres les jours précédents. En attendant l'arrivée du Samu, les pompiers ont maintenu Rodrigue éveillé en lui parlant. "Vous avez dit à l'un d'eux : oui j'ai ouvert le gaz, j'en avais marre de la vie", rappelle le tribunal. Un peu plus d'un an jour pour jour après les faits, le quinquagénaire assure ne se souvenir de rien. Tout comme de son audition libre par les policiers de La Rochelle sur son lit d'hôpital à Bordeaux.

Un contexte différent

Trente-cinq ans auparavant, le quinquagénaire avait déjà fait une tentative de suicide. Il ne conteste pas. Mais il assure que ce n'était pas réellement une tentative de suicide et que le contexte était différent. À la barre, Rodrigue met en cause l'état du bâtiment. " Si vous estimiez que le bâtiment était dangereux, pourquoi y êtes-vous resté ", questionne le tribunal. À noter que le prévenu avait été expulsé de son logement pour une dette de loyers de 10.000 euros mais que malgré tout il y revenait régulièrement pour y passer la nuit : " Je n'avais nulle part où aller. J'attendais l'ouverture du camping au mois de juin ".

"Une affaire hors normes"

Pour cette "destruction d'un bien d'autrui par explosion due au manquement à une obligation de prudence", une peine d'un an de prison et une amende 15.000 euros sont encourues. Pour le ministère public : " Il s'agit d'une affaire hors normes ". Une peine de huit mois de prison sous sursis probatoire et une amende 500 euros sont requises. La défense plaide la relaxe ; " Il n'y a pas eu assez d'investigations. Ce n'est pas aussi simple que ça. Mon client est un coupable idéal pour vous ". Le tribunal a mis la décision en délibéré au 11 juin prochain.

 

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