Charente-Maritime. À Charron, qui a voulu envoyer le Boucholeur par le fond ?

C'est autant la stupeur que l'incompréhension qui perturbent aujourd'hui l'état d'esprit des adhérents de l'association intercommunale du Vieux Tape-Cul, réunissant Marans, Charron, Esnandes, Marsilly et Nieul-sur-Mer. Une sidération encore plus vive chez les bénévoles qui, cet hiver, ont consacré plusieurs mois à remettre en état le Boucholeur, réplique d'un dériveur mytilicole en bois des années 1950, construite en 1992.

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"Depuis que nous l'avons remis à l'eau le 7 avril et amarré à son ponton du port du Corps de garde à Charron, nous passons régulièrement voir le bateau, pour constater s'il n'y a pas de problème d'étanchéité", explique Jean-Noël Gautreau, président de l'association. Inscrit à l'inventaire patrimonial des bateaux de travail, le Boucholeur emmène l'été les touristes dans les pertuis, à la découverte de la culture des moules de bouchot.

"Le bateau n'était pas à flot"

Le samedi 24 mai, vers 9h30, un bénévole venu comme à son habitude vérifier l'état du bateau, découvre un sinistre inattendu : "Un plancher juste en arrière du puits de dérive côté tribord a été enlevé. La pompe de cale et le nable (sorte de bouchon de vidange, N.D.L.R.) du fond dévissé. Autant dire que sans nable de fond et sans pompe de cale, le naufrage du bateau était assuré en quelques minutes", poursuit Jean-Noël Gautreau.

Selon lui, l'acte de sabotage se serait produit après 6 heures du matin : "Seule de la vase était entrée dans le bateau. À ce moment de la marée basse, le bateau n'était pas à flot." Jusqu'alors, le Boucholeur n'avait jamais fait l'objet d'un tel acte de vandalisme. "On a bien connu des gamins qui venaient sur le bateau faire des batailles de vase. Mais ce genre de faits, jamais." Des traces de pieds nus, imprimées dans la vase, ont été repérées sur le ponton et à l'intérieur du bateau : "On dirait que celui ou ceux qui ont fait le coup sont arrivés par la mer."

Depuis la découverte des dégradations, le bateau a été sécurisé. Jean-Noël Gautreau reste abasourdi : "Je suis tombé des nues lorsque j'ai appris la nouvelle. On ne veut de mal à personne." Une procédure de dépôt de plainte est en cours.