L’équipe des Squales, c’est tout d’abord la fusion des clubs de basket féminin de Puilboreau et de l’ASPTT La Rochelle. Mais surtout, un projet sportif à l’horizon 2020.
Réussir à exister dans le sport au plus haut niveau, est quelle que soit la discipline, est un véritable challenge. Peut-être encore un peu plus difficile à relever lorsque l’on parle de sport féminin, et qui plus est, de basket.
Alors, pour essayer de se faire une place au soleil, on se serre les coudes, on mutualise, voire on se regroupe. C’est ce qu’ont décidé de faire en 2014, les clubs de l’ASPTT La Rochelle et celui de Puilboreau, en fondant l’Atlantique basket pays rochelais 17 (ABPR17). « À l’époque, les deux clubs vivotaient en Nationale 2 », explique, le président de l’ABPR17, Anthony Lopez. S’ils entretenaient de bons rapports à cette période et que la volonté politique était bel et bien au rassemblement, la fusion ne faisait malgré tout pas l’unanimité.
« Sortir de l’omnisports ASPTT, n’a pas été simple. Notre club était un peu la vitrine de l’ASPTT. Le comité départemental et la ligue régionale ne nous y incitaient pas non plus. « Ça ne marchera pas ! », nous avaient-ils dit en se basant sur une expérience de fusion qui n’avait tenu que quelques mois à Parthenay (Deux-Sèvres) », continue Anthony Lopez.
Basketteuses professionnelles Malgré tout, l’ABPR17 est né, avec, pour projet, de rejoindre la Ligue féminine de basket (LFB), l’équivalent de la 1re division en football. Un projet unique en France selon le staff de l’ABPR17, mais qui, dès le départ, a vu environ 30 % de l’effectif du club déserter le parquet. Aujourd’hui, le club qui joue et s’entraîne à l’espace Michel-Crépeau de Puilboreau compte 160 licenciées.
Avec un budget annuel de 250 000 euros, l’ABPR17 a quatre équipes féminines qui évoluent en championnat de France. La meilleure d’entre elles, les Squales, occupant après la douzième journée, la place de 2e du championnat de nationale 1 poule B, (équivalent de la 3e division).
Lors de la dernière saison, l’équipe première a été sacrée championne de France de nationale 2. Pour en arriver là, dès sa structuration, le club s’est doté d’une société sportive. Une structure qui répond aux obligations réglementaires de gestion d’une filière professionnelle. Le mot est lâché. Oui, il y a bien des basketteuses professionnelles sur le parquet de l’ABPR17. Elles sont au nombre de trois.
Parmi elles, la capitaine Noémie Lemaire. Âgée de 29 ans, la jeune femme, professionnelle depuis 11 années, est arrivée de Chartre où elle évoluait en ligue 2, en début de saison. Un choix délibéré pour elle que de venir jouer à un échelon inférieur. « Dans le monde du basket féminin, tout le monde se connaît. Mon agent m’avait parlé du projet des Squales pour 2020. J’ai trouvé ça attractif. Créer quelque chose, ça m’a donné envie de venir ». L’athlète ne nous donnera pas le montant de son salaire, mais confiera malgré tout : « on en vit. Mais on gagne beaucoup moins que les garçons. C’est du simple au double ». La suite ? Noémie Lemaire est sous contrat avec l’ABPR17 jusqu’à la fin de la saison. Elle espère jouer au plus haut niveau jusqu’à l’âge de 35 ans, « si le corps va bien ». Ensuite la joueuse professionnelle compte se reconvertir dans le coaching et la préparation mentale.
Dernier élément indissociable de la bonne marche du club et de son équipe phare, le coach, Christophe Pontcharraud. Arrivé d’Angoulême-La Couronne, ce dernier est tout comme la capitaine des Squales et leur président, accro au projet 2020. « Certes il y a le côté attractif de la ville de La Rochelle, mais le projet 2020 l’est tout autant. Qui plus est, la structure est sérieuse. Le recrutement a payé », explique-t-il.
Et d’envisager la fin de saison avec un brin d’optimisme sans pour autant verser dans l’euphorie, « après 12 journées, nous affichons 9 victoires. Pour nous, le calendrier est favorable, car nous allons recevoir les 5 équipes qui sont en haut de tableau. Les Squales ont un coup à jouer ».
Diamory Sylla y croit
Ancien basketteur professionnel, Diamory Sylla a notamment été le capitaine durant 4 ans de l’équipe rochelaise de Rupella. Du haut de ses 2,02 mètres, il nous livre sa vision sur le basket féminin professionnel en France et sur le projet 2020 des Squales : « les filles manquent de médiatisation aujourd’hui. Même si ça commence à venir grâce aux bons résultats de l’équipe de France. Les Squales, je vais les voir jouer 2 ou 3 fois par an. Leur jeu est beaucoup plus collectif que celui des garçons. C’est moins physique. Leur projet 2020 tient la route. Il faut y croire, sinon ce n’est même pas la peine de commencer l’aventure. Il ne faut pas aller trop vite, sinon on finit par se brûler les ailes. Il faudra que les Squales continuent à ramener du talent pour y arriver. Car à ce niveau-là, ce ne sont que des pros ».
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