Vendredi 3 juillet, le petit bus vert de Breuil-La-Réorte effectuait son dernier voyage après 13 ans de service.
Le “petit bus vert” était devenu incontournable pour les enfants scolarisés au sein du RPI Breuil-la-Réorte/ Saint-Mard. Il permettait le ramassage des enfants de la commune et des petits hameaux alentour. Oui mais l’arrêté du 13 octobre 2009 stipule que « tous les autocars devront être équipés de ceintures de sécurité et d’un éthylotest anti-démarrage à partir du 1er septembre 2015 », ce qui fait que le petit bus ne sera plus aux normes pour la prochaine rentrée. « Ces installations nous demanderaient un investissement de 10 000 € mais nous obligeraient à diminuer le nombre de places de 29 à 17, le bus deviendrait alors trop petit », explique Jean-Marc Neaud, présent parmi les nostalgiques ce jour-là, ainsi que Paul Giraud, 84 ans, ancien maire qui a connu les débuts du bus.
En septembre, c’est le conseil départemental qui reprendra le transport scolaire, son obligation étant d’effectuer uniquement le ramassage des enfants qui sont domiciliés à plus de 3 km d’une école du RPI. De ce fait, les enfants habitants à moins de 3 km ne seront plus pris en charge. « La solution serait d’acheter un bus neuf, mais ça coûterait 80 000 € et si nous pouvions avoir 20 000 € de subventions ça reviendrait bien trop cher à la commune », déplore le maire.
140 000 km au compteur Parce que le bus de Breuil-La-Réorte c’est une longue histoire. L’école du village a été inaugurée en 1955 et l’équipe municipale a vite ressenti la nécessité d’avoir un bus afin que tous les enfants puissent venir à l’école. L’achat a été délibéré en 1960, plusieurs bus se sont ainsi succédé, jusqu’à l’arrivée du bus vert en 2002. Au fil du temps, il a effectué de nombreux ramassages scolaires, étendant chaque année son périmètre d’action. Il a également servi pour les trajets vers la piscine de Surgères et des sorties scolaires des 3 écoles. Mais ce service c’est aussi la présence de Nadine Chollet en tant qu’accompagnatrice matin et soir, d’abord en tant que bénévole de 1989 à 1993 puis de façon régulière depuis 2002. Et également Bernard Marchand, le troisième chauffeur en date, qui est arrivé en 2005 : « Notre bus vert n’a que 140 000 km au compteur mais à moi tout seul je lui ai en fait faire 110 000 km ». Le timing tombe mal pour Bernard qui sera en retraite dès décembre 2015.
A la rentrée, Nadine restera accompagnatrice 2 matinées par semaine dans le bus Kéolis et Bernard continuera d’effectuer des travaux pour la commune. Le bus, quant à lui, a encore un avenir indéfini : « Nous avons déjà reçu une offre de rachat, car il peut encore beaucoup servir. Mais pour le moment il va juste rester en stand-by », ajoute Jean-Marc Neaud. « Nous sommes toujours à la recherche d’une solution pour les enfants des écoles qui n’auront plus de petit bus vert à la rentrée ». Plus qu’une page qui se tourne ou qu’un service qui n’est plus rendu, c’est également un des charmes de la campagne qui est perdu.
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