C'est une affaire qui aurait pu relever de la cour criminelle, mais qui a été jugée en comparution immédiate devant le tribunal judiciaire de La Rochelle, jeudi 15 mai. Recherché depuis janvier pour avoir poignardé un jeune homme de 20 ans à la sortie de la boîte de nuit L'Oxford, en septembre 2024, le prévenu a finalement été interpellé mardi 13 mai.
Les faits remontent au 6 septembre 2024, vers 6 heures du matin. À la sortie de l'établissement, l'homme de 34 ans, originaire de République centrafricaine, aurait eu un comportement déplacé envers une jeune femme. "Il lui a proposé de coucher, et si elle refusait, de la violer", affirme le procureur de la République. Le demi-frère de la jeune fille, âgé lui de 20 ans, serait alors intervenu. Mais depuis, dit-il, il ne garde aucun souvenir de la scène.
"Vous pourriez être devant une cour criminelle"
"Il me menaçait avec une bouteille", avance le prévenu. Une version que personne ne corrobore - pas même le témoin cité par la défense, qui finira par admettre n'avoir rien vu. Le trentenaire aurait ensuite proposé à la victime "d'aller régler ce différend à l'écart", avant de lui porter un coup de couteau en pleine poitrine, atteignant le ventricule droit. "À un centimètre près, vous pourriez être devant une cour criminelle", souligne le président du tribunal.
Le mis en cause affirme avoir agi en état de légitime défense, face à un adversaire armé d'une bouteille. Pourtant, après le coup porté, il a pris la fuite, au volant d'une puissante voiture de sport prêtée par une connaissance, sur fond de dettes liées aux stupéfiants. "Ça vous donne une image du milieu dans lequel il évolue", commente le procureur. Le président, quant à lui, démonte la ligne de défense : "Si vous étiez en train de vous défendre, pourquoi n'avez-vous pas alerté les secours ?" "Je ne savais pas que c'était aussi grave avant qu'on m'interpelle avant-hier", répond le prévenu. "Donc il aurait pu être mort, que vous l'auriez laissé sur le trottoir de la même façon ?", insiste le tribunal. La victime, qui a frôlé la mort, est aujourd'hui remise sur pied.
Le parquet a requis deux ans de prison ferme et trois ans d'interdiction du territoire français. Le tribunal a suivi les réquisitions.
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