Lundi 27 octobre 2025, sur la commune de Courcoury, le corps sans vie d'un agriculteur de 42 ans a été découvert par sa compagne dans un champ leur appartenant. Selon le procureur de la République de Saintes, "un peu plus tôt dans la matinée, vers 8h30, l'intéressé avait été contacté par un agriculteur voisin lui demandant de venir sur place car un bovin était bloqué dans un cornadis."
Ne voyant pas son compagnon revenir, la femme s'est rendue sur les lieux et a trouvé son mari inanimé, "présentant de très importantes lésions à la tête". Les secours ont été aussitôt prévenus.
Le voisin retrouvé mort sous un train
Peu après, à 9h17, un "accident de personne" s'est produit sur la ligne de train Saintes-Bordeaux, à Montils. "Était retrouvé, à proximité de la zone de collision, le véhicule de l'agriculteur voisin, également originaire de Courcoury et âgé de 64 ans. L'intéressé avait avec lui un fusil de chasse", indique le procureur.
Les premiers éléments recueillis par les enquêteurs ont rapidement permis de faire le lien entre les deux événements. D'après le communiqué du procureur, "en début de matinée, l'agriculteur sexagénaire avait contacté son voisin de 42 ans pour le faire venir et l'abattre en plein champ à coup de fusil avant lui-même d'aller se suicider sous un train."
Cette reconstitution des faits, fondée sur les constats médico-légaux et les auditions de témoins, conduit le parquet à privilégier la thèse d'un assassinat suivi d'un suicide.
Une enquête pour assassinat et la piste de la préméditation
Les deux enquêtes initialement ouvertes ont été jointes : "Une seule enquête du chef d'assassinat est désormais confiée à la brigade des recherches de la gendarmerie de Saintes."
Le procureur précise que "les circonstances dans lesquelles le mis en cause a appelé la victime préalablement à la commission des faits outre les modalités selon lesquelles il s'est procuré une arme de chasse conduisent à retenir la préméditation."
Un contexte économique et judiciaire difficile
Toujours selon le parquet, "l'agriculteur de 64 ans, dont l'exploitation était en liquidation judiciaire, était visé par ailleurs par une enquête préliminaire conduite des chefs de banqueroute par détournement d'actif, travail dissimulé et tromperie sur la nature, la qualité substantielle, l'origine ou la quantité d'une marchandise."
Une perquisition récente avait conduit à la saisie de nombreuses pièces à conviction et "à l'appréhension par les enquêteurs d'un fusil de chasse non déclaré qui était retiré au mis en cause."
À ce stade, le parquet indique qu'il "apparaît que l'agriculteur sexagénaire aurait pu reprocher à son voisin de l'avoir dénoncé." Mais il ajoute : "L'enquête pénale avait été ouverte non pas sur dénonciation mais bien à l'initiative du parquet de Saintes, sur la base d'un signalement [...] suite à des infractions à la prophylaxie et la traçabilité des animaux d'élevage."
L'enquête se poursuit
Les investigations continuent, "notamment par des investigations téléphoniques, balistiques et scientifiques, outre l'audition des différents témoins, pour fixer les circonstances exactes de déroulement des faits."
Une assistance psychologique a été proposée "à la compagne de l'agriculteur victime, pour elle-même et leurs deux filles, jeunes adolescentes."
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