Dans la nuit du 1er au 2 juillet, un agriculteur habitant Néré a perdu son sang-froid. Il a délibérément foncé dans deux habitations avec son tracteur muni d'une fourche, "générant d'importants dégâts", précise Benjamin Alla, procureur de la République de Saintes.
Dans son périple destructeur "de plusieurs centaines de mètres", il a finalement coincé son tracteur dans un hangar. Il a mis pied à terre et a poursuivi son cheminement en "proférant des menaces de mort et des menaces de destruction par incendie".
Il a fini par être interpellé et placé en garde à vue "pour menaces de mort, dégradations graves du bien d'autrui mais aussi tentative d'assassinat".
"Une intention homicide était susceptible d'être caractérisée."
Le procureur de la République explique : " Compte tenu du mode opératoire consistant à éventrer nuitamment, avec son tracteur, deux façades de maison au niveau de pièces habitables, maisons dont les occupants étaient effectivement à l'intérieur (un couple d'une trentaine d'année et leur fille de deux ans d'une part et une femme de 92 ans d'autre part), associé à des menaces de mort, le parquet a estimé qu'une intention homicide était susceptible d'être caractérisée."
Si les victimes ne sont pas blessées elles présentent "un important état de choc psychologique".
Vu par un médecin lors de sa garde à vue, cette dernière a dû être levée son état ayant été déclaré "incompatible". "Le parquet a donc dû lever la garde à vue concomitamment à la prise d'un arrêté d'hospitalisation d'office par le maire de la commune" poursuit le procureur.
Condamné à 6 reprises
L'homme avait déjà été placé en garde à vue quelques jours plus tôt pour vol de foin :"La mesure avait été levée après délivrance d'une convocation en justice et l'intéressé faisait l'objet d'une hospitalisation libre dont il était ressorti."
Si l'agriculteur est hospitalisé, cela n'empêche en rien la poursuite de l'enquête qui a été confiée à la brigade des recherches de la gendarmerie de Saint-Jean-d'Angély. Ainsi les témoins et victimes sont auditionnées. Une perquisition est prévue chez le mis en cause.
Les constatations sont aussi en cours pour évaluer les dégâts des deux habitations endommagées. "Une réquisition a par ailleurs été délivrée au directeur de l'établissement hospitalier qui l'accueille en psychiatrie afin d'être informé, le moment venu, de la levée de son hospitalisation pour qu'une reprise de garde à vue puisse se faire immédiatement."
"Le mis en cause a déjà été condamné à 6 reprises entre 2015 et 2020 principalement pour des faits de dégradations, harcèlement et menaces de mort. À ce titre, il a déjà purgé plusieurs peines notamment d'emprisonnement ferme", conclut le procureur de Saintes.
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