Dans le box du tribunal judiciaire de La Rochelle ce mardi 26 août, deux prévenus originaires de Russie sont poursuivis pour des vols commis en récidive, avec des circonstances aggravantes. Les faits se sont déroulés le 20 août à Surgères. Les deux hommes, qui résident dans une barre d'immeubles à La Roche-sur-Yon (Vendée), sont défavorablement connus de la justice. "C'est une affaire étrange", reconnaît le tribunal.
Vers une heure du matin ce 20 août, les deux hommes se sont cagoulés et pénètrent au domicile d'un troisième, qui joue en ligne à la console. Ils ont une arme de poing faussement chargée à la main et réclament à la victime la somme de 50.000 euros avant de la frapper. Les aboiements soudains des cinq malinois de la victime mettent en fuite les deux prévenus. Ces derniers sont toutefois repartis après avoir volé les clefs des sept voitures de l'entreprise de la victime. Interpellé par les aboiements des chiens de son adversaire, le joueur en ligne appelle les forces de l'ordre.
"Tout le monde le connaît"
Le chef d'entreprise se lance alors à la poursuite de ces deux agresseurs. Une véritable course-poursuite s'engage dans la campagne surgèrienne. Des coups de feu sont tirés. Des impacts de balles seront retrouvés sur la carrosserie de la voiture des deux fuyards. Celle-ci termine sa course dans un fossé. Ses occupants téléphonent à une tierce personne en Vendée afin de venir les récupérer. Mais ils seront interpellés par les gendarmes vers trois heures du matin.
Dans le box des prévenus, ils assurent n'être venus à Surgères qu'avec l'intention de discuter avec la victime : "Tout le monde le connaît. Le but n'était pas de le voler mais juste de discuter. Il dirige un trafic de drogue dans notre barre d'immeubles. Nous voulions juste lui dire d'arrêter." La victime n'est pas présente à l'audience. Le ministère public rappelle que celle-ci a purgé neuf mois de détention provisoire dans le cadre d'un trafic de stupéfiants en région parisienne. Le dossier est en cours d'instruction.
Mais un autre pourrait bien s'ouvrir au sujet des coups de feu tirés. "Le contexte est nébuleux. L'enquête préliminaire se poursuit", précise le procureur de la République. Concernant les deux Russes, le ministère public n'hésite pas à parler de préméditation et de criminalité organisée. Tout en rappelant que ces faits commis en récidive sont passibles de 20 ans de prison. Une peine de 18 mois de prison dont neuf sous sursis probatoire est requise à l'encontre de l'un des deux prévenus, et 14 mois de prison ferme sont demandés pour l'autre. Les défenses sont à l'unisson : "Ce dossier est nébuleux et très particulier."
Le tribunal a condamné les deux Russes à la même peine : un an de prison assorti d'un maintien en détention. À leur sortie de détention, ils auront l'interdiction de paraître en Charente-Maritime pour une durée de cinq ans.
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