Au petit matin du 14 septembre, les forêts, marais et lisières de Charente-Maritime retrouveront le pas feutré des chasseurs. Après plusieurs ouvertures anticipées, c'est le moment de l'ouverture générale. "L'ouverture générale, ça concerne à peu près tous les gibiers", rappelle - pour les non-initiés - Jean-Bernard de Larquier, vice-président de la Fédération départementale des chasseurs.
Le sanglier, désormais presque ouvert toute l'année pour protéger les cultures, continue de faire parler de lui. Les chevreuils, eux, sont chassables depuis le 1er juin, sous certaines conditions, tandis que les canards et autres oiseaux migrateurs ont été accessibles dès le début de l'été sur le domaine public maritime et dans les marais d'intérieur. "Si on ne fait pas d'ouverture anticipée, ces oiseaux migrateurs repartent avant le 15 septembre", précise Jean-Bernard de Larquier.
Le 14 septembre, les chasseurs pourront à présent lever leurs fusils sur perdreaux, faisans, palombes, lapins et autres turbidés. Le lièvre, lui, attendra octobre pour entrer dans la course.
Cette pratique passionnée rassemble encore près de 12.000 chasseurs à ce jour en Charente-Maritime. "Ceux qui font l'ouverture générale ont encore toute la semaine pour prendre leur permis", souligne Jean-Bernard de Larquier. Malgré un léger recul dû au départ des jeunes et au vieillissement de la population, la fédération continue de former chaque année près de 400 nouveaux chasseurs. La féminisation de la chasse progresse également. Les Dianes de Charente-Maritime, association locale, regroupent chasseresses et accompagnantes, souvent à pied, à cheval ou sur des chasses à courre. "C'est une population qui se féminise plus que par le passé, même si cela reste encore un pourcentage faible", remarque Jean-Bernard de Larquier.
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"On se doit d'accompagner les agriculteurs"
Les enjeux agricoles sont toujours présents. Cette année, les dégâts causés par les sangliers pourraient atteindre 700.000 euros, entre semis détruits et récoltes attaquées. "On se doit d'accompagner les agriculteurs, on met tout en œuvre pour protéger les cultures, prélever les animaux ou les déranger, et on installe des systèmes de protection comme des clôtures électriques", détaille Jean-Bernard de Larquier. L'État soutient la fédération depuis deux ans et devrait continuer à le faire l'année prochaine.
Chaque année, plus de 6.000 sangliers sont prélevés dans le département. "La population est exponentielle", souligne le vice-président, en raison du réchauffement climatique et de la diminution du nombre d'agriculteurs-chasseurs. "Autrefois, on avait des hivers rigoureux, beaucoup de sangliers mouraient. Aujourd'hui, plus de 90 % des naissances arrivent à l'âge adulte."
La sécurité reste un impératif. Parcours pédagogiques pour les jeunes chasseurs, formation des responsables de battue et stage obligatoire tous les dix ans : "Chaque chef de ligne indique aux chasseurs où ils ont le droit de tirer et où ils ne peuvent pas, pour des raisons de sécurité", souligne Jean-Bernard de Larquier.
Avec plus de 470 ACCA et de nombreux territoires privés, la Charente-Maritime offre une diversité de terrains unique. Entre marais d'eau douce et forêts bordant l'estuaire, la chasse reprend avec ses traditions, ses règles et sa passion intacte.
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