Une aide à l'Agglomération rochefortaise d'1,1 million d'euros (M€) pour la requalification des abords du pont transbordeur, une autre de 2 M€ à l'Université de La Rochelle pour la création de nouveaux espaces connectés d'apprentissage, une autre de 300 000 € pour une entreprise de Landes qui souhaite s'agrandir… L'Europe soutient de nombreux projets au plus près des citoyens. Elle se vit aussi au quotidien pour nombre d'entre eux. Les agriculteurs du département en savent quelque chose, eux qui, en 2020, ont touché plus de 104,3 M€ de la Politique agricole commune (*).
Quel taux de participation ?
C'est pourtant dans une relative indifférence que se dérouleront les élections européennes le 9 juin prochain. Un scrutin qui doit conduire quelque 400 millions d'Européens à élire leurs 720 représentants - dont 81 Français - qui siégeront au Parlement de Strasbourg pour les cinq prochaines années. Preuve du manque d'intérêt pour ces élections, le taux d'abstention. Il y a cinq ans, il s'était établi à 46 % en Charente-Maritime ; pis, le record avait été atteint en 2014 : 55,7 % des personnes en âge de voter dans le département ne s'étaient pas déplacées aux urnes !
Trente-huit listes sont en compétition en France. Et c'est un parti eurosceptique, le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, qui pourrait bien sortir grand vainqueur de ce scrutin. D'après plusieurs sondages réalisés à l'échelle nationale une semaine avant les élections, la liste « La France revient ! », conduite par Jordan Bardella, est créditée de 32 % des suffrages. Un score qu'elle pourrait même dépasser dans certaines communes rurales du département si l'on se réfère aux résultats obtenus par le RN lors des présidentielles et des législatives de 2022.
La liste « Besoin d'Europe » de la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizon), avec à sa tête l'eurodéputée sortante Valérie Hayer, arrive loin derrière avec seulement 15,5 % des intentions de vote. Un résultat qui pourrait lui faire perdre plusieurs représentants au Parlement européen (elle en compte actuellement 23). La liste « Besoin d'Europe » est talonnée par celle intitulée « Réveiller l'Europe » de Raphaël Glucksmann qui obtiendrait 14 % des voix. Si ces intentions de vote se confirmaient, le PS et Place publique pourraient doubler le nombre de leurs représentants à Strasbourg, passant de six actuellement à 12 voire plus dimanche soir.
Des partis perdants
Ce ne sera sans doute pas le cas de La France Insoumise - Union populaire, créditée de 8 % dans les sondages. Ni des Républicains (7 %) ou d'Europe Écologie (6 %). À l'image de la liste de la majorité présidentielle, les Verts pourraient eux aussi perdre gros à l'issue de ce scrutin : avec seulement 6 % des suffrages, ils n'enverraient que cinq ou six représentants sur les bords du Rhin (soit autant que Reconquête, l'autre parti d'extrême-droite), contre 13 actuellement. Un résultat étonnant quand on sait que les enjeux climatiques occupent désormais une place importante dans les choix électoraux des Français.
Dans ce scrutin de liste à la proportionnelle à un tour, seules sept listes sur les 38 engagées franchiraient donc, d'après les enquêtes d'opinion, le seuil fatidique des 5 % et auraient des représentants au Parlement européen. Faites le calcul vous-même : cela signifie que 31 listes n'en auront pas. Aussi, celles qui n'auront pas obtenu plus de 3 % des voix ne seront pas remboursées de leurs frais de campagne. Mais il ne tient qu'aux électeurs de faire mentir ces sondages.
(*) Source : Chambre d'agriculture de la Charente-Maritime
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