Retraité des sapeurs-pompiers, le prévenu, de ce jeudi 13 novembre, est inconnu de la justice. Âgé de 60 ans, il a monté deux petites sociétés de peinture et de bois de chauffage sur l'île de Ré. Suite au dépôt de plainte d'un de ses deux beaux-fils, la justice lui reproche d'avoir abusé de la faiblesse de son épouse et de sa belle-mère entre décembre 2020 et janvier 2022. Toutes les deux sont aujourd'hui décédées ; l'épouse d'une longue maladie. "J'ai été contraint de m'arrêter de travailler pour m'occuper de ma femme et de ma belle-mère", précise le sexagénaire.
Selon ses beaux-fils, celui-ci aurait détourné sous forme de virements, de chèques et de liquidations d'assurance-vie, la somme de 92.000 euros à son épouse décédée en novembre 2023 et 84.000 euros à sa belle-mère qui, elle, est décédée deux ans auparavant. Alors qu'il vivait ensemble depuis une quinzaine d'années, le couple décide de se marier en juin 2021. Les deux beaux-fils tentent de s'opposer au mariage par le biais d'un courrier écrit au procureur de la République de La Rochelle.
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"Elle voulait se marier à Las Vegas"
Patrice Raffarin, le maire de Rivedoux-Plage, célèbre le mariage deux mois plus tard. "Le maire a dit : « Nous allons faire ce mariage. » Elle voulait aller en voyage à Tahiti et se marier à Las Vegas", confie le prévenu. Aujourd'hui, celui-ci est en situation de surendettement : "Je dois encore 50.000 euros. Je me suis fait refaire les dents pour 30.000 euros à Tenerife (Espagne), j'ai acheté une voiture et j'étais parti en vacances avec mon épouse." L'ancien pompier ne cache pas la tension toujours prégnante avec ses deux beaux-fils : "Ils venaient la voir seulement un quart d'heure. Avec leur manière de se comporter, ils ont manqué de respect à leur mère. Ils l'ont même insultée."
Des propos qui ne passent pas pour les deux beaux-fils présents à l'audience : "Ce qu'il dit, ce sont des insultes à notre mère. Le mariage, c'est une histoire de camouflage. Il était proche du maire. Il avait même dit que c'était un mariage délicat. Après son divorce, notre mère avait toujours dit qu'elle était désormais contre le mariage. Il lui a soutiré de l'argent ainsi qu'à notre grand-mère." L'avocat des parties civiles parle clairement de "détournement".
Le ministère public doute de la version donnée par le prévenu : "Ses explications me surprennent. Il a une forme d'intention de nuire. Il faut une peine symbolique compte tenu des enjeux financiers de ce dossier." Neuf mois de prison avec sursis sont requis. "C'est la parole de l'un contre celle des autres. Mais pour mon client, l'élément intentionnel n'est pas démontré. Il fait défaut. Le mariage a été fait avec l'autorisation expresse du parquet de La Rochelle", estime la défense. Celle-ci a plaidé une relaxe pour l'ancien pompier. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 18 décembre.
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