À la barre, Abdelkader alterne entre sanglots et éclats de rire. La justice lui reproche d'avoir porté plusieurs coups de couteau à son neveu Ali, le 3 mars 2023 à La Rochelle. À l'origine, le trentenaire avait été mis en examen par un juge d'instruction pour tentative de meurtre, avant que l'affaire ne soit correctionnalisée. Depuis, le Tunisien qui habite désormais à Troyes (Aube) a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de paraître à La Rochelle. Ce qu'il n'a pas respecté à plusieurs reprises.
Le jour des faits, le prévenu, jusqu'alors inconnu de la justice, a tendu un véritable guet-apens à son neveu qu'il soupçonne d'entretenir une liaison avec son ex-compagne. Il lui saisit son téléphone portable. Ali se défend : "Il m'a pris par la gorge", insiste-t-il. Ce que conteste le prévenu, même s'il reconnaît les faits a minima : "Il cachait son téléphone. La violence, ça arrive chez nous. Après, on se pardonne. Je lui ai juste mis quelques piques."
"Je lui ai juste mis quelques piques"
Au départ, il était question d'une simple fourchette, avant que les gendarmes ne découvrent un couteau Opinel avec lequel le trentenaire avait porté les coups, occasionnant notamment une plaie sur la cuisse de la victime. Ali reçoit également des coups au niveau du visage. Jusqu'à l'entrée du tribunal, son oncle n'a cessé de communiquer avec lui alors qu'il en avait l'interdiction. "Oui, il a voulu me tuer. Il a même envoyé sa famille chez ma mère en Tunisie. Dimanche, il est venu me menacer à la mosquée de Mireuil. J'ai peur. Devant le tribunal tout à l'heure, il m'a encore parlé", confie le neveu au tribunal. Son oncle conteste encore ces déclarations : "Je sais que je ne devais pas paraître à La Rochelle. J'étais hébergé chez un ami à la Pallice. Et puis j'avais tellement envie d'aller prier à la mosquée. C'était pour faire la paix que je lui ai parlé."
Pour la partie civile, il n'y a aucun doute : "Il ment ! Mon client a reçu au moins 20 coups de couteau." Une expertise médicale de la victime est sollicitée. Une peine de trois ans de prison, dont deux sous sursis probatoire, est requise par le ministère public : "Le mobile, c'est la jalousie. Il s'est autoproclamé ayant autorité à tous les niveaux." La défense plaide sur la personnalité de son client. Celui-ci a écopé de quatre ans de prison dont trois sous sursis probatoire, assortis d'une interdiction de paraître en Charente-Maritime.
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