Justice. À peine sorti de prison, il replonge dans un trafic de stupéfiants

À la lecture du casier judiciaire de Serge, le procureur de la République de La Rochelle n'a pas hésité un seul instant à orienter son procès suivant la procédure de comparution immédiate. Même si celle-ci était à délai différé.

"Mon client est âgé de 39 ans. Entre ses 19 ans et aujourd'hui, il a passé 15 années en prison", résume la défense ce lundi 12 mai à la barre du tribunal judiciaire de La Rochelle. Depuis 2005, 36 mentions ont été inscrites au casier judiciaire du trentenaire, dont certaines assorties d'un mandat de dépôt pour des faits de vols, de recels, de délits routiers et de trafics de stupéfiants. "Oui, je suis passé à un moment de ma vie de l'alcool aux stupéfiants", confie le prévenu, qui ne travaille plus et est sorti de sa dernière détention le 30 avril 2024. Dans le milieu, Serge se fait appeler Popeye. Entre septembre 2024 et mars 2025, il est très vite repéré car il s'est installé dans un véhicule à proximité d'un collège et d'un complexe sportif de Tonnay-Charente.

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450 grammes de cocaïne

"Vous êtes bien connu des policiers de Rochefort. Ils devaient vous interpeller le 19 février, mais vous n'étiez pas présent", détaille le tribunal. Une perquisition effectuée au domicile de la compagne de Popeye permettra de découvrir quelques grammes de cannabis, des balances de précision et 60 grammes de cocaïne. Sur la période prévention retenue, les enquêteurs estiment qu'il a acheté 450 grammes de cocaïne et en a revendu 280. "En fait, pour trois grammes achetés, j'en gardais un pour ma consommation personnelle", reconnaît le trentenaire. Ce dernier n'en dira guère plus sur la façon dont il s'approvisionnait : "Tout ce que je peux vous dire, c'est que ce n'était pas dans le département."

Le ministère public est vent debout : "À peine sorti de prison, il remet 10 balles dans la machine. Il se fait de l'argent facile en vendant du poison. Il n'a pas tiré de leçon de sa précédente peine." Une peine de quatre années de prison, dont une sous sursis probatoire, est requise. La défense estime que son client ne s'est pas enrichi et qu'il n'avait qu'une quinzaine de clients. Une peine mixte est plaidée. Le tribunal a condamné Popeye à trois ans de prison, dont un sous sursis probatoire. Le trentenaire a été maintenu en détention.