Les démêlés de Pierre avec la justice ont commencé alors qu'il n'était âgé que de 24 ans. Quarante-sept ans plus tard, son casier comporte 19 mentions, dont six ont été prononcées pour des trafics de stupéfiants. L'ambulancier à la retraite a fait quelques allers et retours en prison au cours de cette période.
Tout démarre par une lettre anonyme déposée dans la boîte à lettres de la brigade de gendarmerie de Saint-Martin-de-Ré, le 17 décembre 2024. Elle dénonce un trafic de stupéfiants sur la commune de la Flotte-en-Ré. Des écoutes téléphoniques sont mises en place. Elles révèlent les contacts entre Pierre et une petite dizaine de clients. Les échanges se font par noms de code.
Un trafic en tout genre
Lors de la perquisition au domicile du prévenu, les gendarmes ont retrouvé des gélules de méthadone, des sachets de conditionnement et une balance de précision comportant des traces de cocaïne. Le septuagénaire reconnaît un trafic en tous genres. Avec pour seule explication : "Ça me permettait de voir du monde."
Les écoutes téléphoniques permettent de remonter jusqu'à un Tchétchène qui habitait Rochefort et rendait visite quasi quotidiennement à Pierre. Les deux hommes se sont connus lorsqu'ils étaient incarcérés au centre de détention de Bédenac. Le Tchétchène assure ne pas être impliqué dans un quelconque trafic et n'être qu'un revendeur de CBD. "Du mauvais CBD. Il était moisi", précise le second prévenu. Le taux de THC mesuré sur une quantité de 1,4 kg saisi au domicile du Rochefortais révèlera qu'il s'agissait bien de cannabis et non de CBD.
"Qu'est-ce qui le fera s'arrêter ?"
Les versions des deux hommes se contredisent dans le box. "Il me ramenait du cannabis", confie Pierre. "Mais non, ce n'était que du CBD", soutient fermement celui qui assure être son ami. À noter que le septuagénaire est actuellement mis en examen pour avoir tenté de faire passer de la méthadone à une autre ancienne connaissance de détention, alors qu'il était incarcéré à la maison centrale de Saint-Martin.
"Qu'est-ce qui le fera s'arrêter ?", s'interroge le ministère public. Une peine de cinq ans de prison, dont un sous sursis probatoire, est requise à l'encontre de Pierre. Trois ans le sont pour le tchétchène. Celui-ci a écopé de trois ans de prison ferme et le septuagénaire de quatre ans. Tous les deux ont été maintenus en détention.
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