Ils étaient cinq, ils ne sont plus que quatre à comparaître pour une série de vols commis entre juin et juillet, dans les communes aux alentours de Rochefort. Dans le box des accusés ce jeudi 14 août : Mélanie, Anthony, Kévin et Dylan. Guillaume(*), présenté comme le meneur présumé, manque à l'appel. "On regrette l'absence de Guillaume, qui semble être un élément clé", a commenté le procureur à l'audience. Au moment de leurs jugement tous sont placés en détention provisoire. Trois d'entre eux comparaissent physiquement depuis leur box, tandis qu'Anthony participe à l'audience par visioconférence. Guillaume, en fuite, reste pour l'heure introuvable.
L'affaire débute par le vol et la revente d'une caravane, suivi d'une série d'infractions : un véhicule de l'armée de l'air est subtilisé, puis une Kangoo est retrouvée calcinée après avoir été dérobée. Le groupe aurait réalisé les repérages le jour même des pillages.
"Moi, j'étais là, mais je ne faisais rien."
Mélanie, ex-compagne de Dylan, évoque des virées tendues, "Tous les tours qu'on faisait se finissaient par un vol. Quand c'est fait, je suis là, je n'ai pas le choix. Si je dis non, Dylan me frappe ou casse ma voiture." Kévin, l'un des deux frères impliqués avec Dylan, tente lui aussi de minimiser sa participation : "Moi, j'étais là, mais je ne faisais rien." Anthony, en revanche, reconnaît sa responsabilité, sans domicile depuis son expulsion liée à des conflits sur fond de consommation de drogues, il dit avoir cherché "des véhicules pour y dormir". Il aurait par ailleurs tenté dans la nuit d'effacer les preuves de l'un des vols, en nettoyant un des véhicules placé dans un garage. Tous les protagonistes partagent un point commun : une grande précarité sociale. Leurs revenus dépendent souvent exclusivement des aides sociales. Mélanie, mère de sept enfants, affiche 11 mentions à son casier judiciaire. Kévin, qui souffre d'un handicap et vit chez sa mère, en compte dix. Dylan, routier, a déjà été jugé pour des violences sur Mélanie et cumule 17 mentions. Anthony, bien que ne présentant qu'une seule mention, souffre d'une pathologie mentale, mais n'est plus suivi médicalement.
Le tribunal a rendu ses décisions : Mélanie et Kévin écopent chacun de quatre mois de prison. Dylan est condamné à 15 mois. Anthony, pour sa part, écope de 18 mois de prison dont huit avec sursis probatoire, assortis d'une obligation de soins. Les victimes ont été renvoyées sur intérêts civils pour obtenir réparation de leurs préjudices.
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(*) Les prénoms ont été modifiés.
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