Les faits se sont déroulés le 26 juillet. Les gendarmes interviennent vers 5 heures du matin pour porter secours à Théo(*), 17 ans, qui vient de recevoir deux coups de couteau sur le flanc gauche. "J'ai cru que j'allais mourir seul, allongé sur une table", explique cet espoir du judo français dans sa catégorie.
Deux heures auparavant, le sportif intervient pour séparer deux hommes qui en étaient venus aux mains. Peu après, l'agresseur, qui est sous l'emprise de l'alcool, tente de s'en prendre à Théo. Celui-ci se défend. Il finit par faire chuter au sol Francis (*) en utilisant une prise de judo. Ce dernier reçoit alors des coups portés par le judoka et ses amis qui ont assisté à la scène. Francis prend la fuite. Il appelle par visio son ami Christophe (*) : "Quand j'ai reçu son appel, j'étais terrifié. Francis avait le visage en sang."
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"Ce n'était pas des Opinel de boy-scout"
Il décide alors de rejoindre le lieu de la scène à vélo, avec deux couteaux et une cagoule : "La cagoule, c'était pour faire peur." "Ce n'était pas des Opinel de boy-scout, mais de vrais couteaux de boucher et plutôt de bonne qualité", précise le ministère public lors de l'audience du tribunal judiciaire de La Rochelle, jeudi 14 août. Sur place, Francis attrape un des deux couteaux qui étaient dans une sacoche du vélo. Alors que Christophe tient la victime par ses vêtements, son ami porte trois coups au judoka. Ce dernier esquive le premier, mais ne peut éviter les deux autres. Dans sa fuite, Francis frappe un autre homme et vocifère : "Qui veut que je le plante ?"
Sous la pression de ses amis, Francis finit par se rendre aux gendarmes le lendemain. Il est accompagné par Christophe. Entendu comme simple témoin au départ, il est finalement placé en garde à vue tout comme son ami. L'un et l'autre mettront du temps à reconnaître les faits. La victime s'est vue notifier 21 jours d'interruption temporaire de travail : "Aujourd'hui, je ne sais pas ce que je vais devenir dans le sport." Les deux prévenus qui comparaissent sous contrôle judiciaire tentent de faire leur mea-culpa. Mais pour le tribunal, il est clair que "vous auriez pu le tuer".
Francis a échappé au mandat de dépôt. Il devra purger deux années de prison et six mois de sursis probatoire. Christophe a été condamné à un an de prison sous sursis probatoire. Tous les deux sont interdits de paraître sur l'île de Ré.
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(*) Le prénom a été changé.
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